Ensemble, transformons le management!

par Juin 8, 2021Competency Based Management (CBM), News

La montée en puissance du freelancing est l’un des symptômes de l’évolution actuelle du travail, comme le démontre Denis Pennel[1] dans son récent ouvrage intitulé Travail, la soif de liberté : Comment les sart-uppers, slashers, co-workers réinventent le travail[2] . Les 3ème et 4ème révolutions industrielles impactent les managers, qui doivent impérativement opérer une transformation en profondeur pour mobiliser l’intelligence collective au sein de leur organisation.

Repenser le travail

Selon Dennis Pennel, qui dénonce les travers d’un « salariat cadenassé », les mentalités doivent évoluer pour que puissent être intégrés à l’entreprise des collaborateurs venus d’horizons divers et ayant des statuts différents. Dans cet esprit, la notion de lien de subordination est à revoir impérativement.De la même façon, la définition du temps de travail doit être revue de toute urgence (comptage des heures, charge de travail, etc.).

«Une grande partie de ce que nous appelons « management » consiste à faire en sorte qu’il soit difficile de travailler », affirmait déjà le consultant américain en management d’entreprise Peter Drucker.

De plus, les normes imposées, les modes de production centrés sur les process, ainsi que le développement du reporting rendent bien souvent le management contre-productif.
Alors que la flexibilité et l’autonomie sont valorisées, elles n’ont en réalité que peu de chance de se développer dans un environnement devenu d’une extrême rigidité.

Les managers d’aujourd’hui et ceux qui veulent être les leaders de demain doivent sortir de leur zone de confort, car c’est la gestion de paradoxes qui déterminera leur capacité à créer de la valeur et à accroître la performance de leurs équipes. Vision des besoins à court terme et à long terme, synchronisation des stratégies pull et push, réduction du décalage entre les intérêts individuels et les intérêts collectifs : tels sont les trois paradoxes principaux auxquels ils devront faire face.
Sans oublier que maintenant, si les entreprises évaluent les travailleurs, ces derniers
évaluent eux aussi leurs employeurs !

Faire face à une « guerre des talents »
grandissante

Bien souvent, les besoins réels sont sous-évalués, comme le souligne Elie Cohen, économiste, directeur derecherche au CNRS et professeur à Sciences Po : « Je crains une pénurie massive d’ingénieurs en Europe. Dans tous les métiers traditionnels d’ingénieur, et dans le numérique et les sciences de la vie. On n’a pas pris la mesure des besoins. »

En outre, on assiste à une baisse de l’attractivité des grandes institutions et des organisations traditionnelles chez les jeunes diplômés, qui préfèrent se tourner vers les start-up, travailler en freelance ou monter leur propre entreprise. Le désir de liberté est venu remplacer le besoin de sécurité.

Parallèlement, le déclin de la sélectivité comme symbole de prestige est notable. Laetitia Vitaud, de Medium Corporation, dans son article « Freelancing et management : repenser l’accès aux talents », le résume ainsi : « Plus la sélectivité est forte, plus le recrutement représente un goulot d’étranglement coûteux. Comme il est impossible de consacrer suffisamment de temps à l’examen de chaque candidature, le processus est nécessairement lent et bureaucratique. Le biais « malthusien » du recrutement sélectif provoque un désalignement entre l’objectif du recruteur (être sélectif) et celui de l’organisation (avoir les bons profils nécessaires au succès des activités stratégiques). »

Miser sur les compétences

Dans un monde du travail en constante mutation, les nouvelles qualités critiques sont sans conteste l’innovation, l’autonomie, l’agilité, l’esprit d’entreprise et la résilience. C’est la raison pour laquelle actuellement, les meilleurs éléments sont souvent des freelances.

Pour les entreprises, il s’agit de changer de modèle de recrutement en mettant les compétences au centre, car c’est là le meilleur instrument de prédiction de la performance, et non le prestige de l’école ou du diplôme obtenu.

Mais il est tout aussi important de savoir développer ses compétences, qu’elles soient techniques (hard skills) ou comportementales (soft skills). « Je crois beaucoup à la renaissance des guildes pour « sublimer » la vie professionnelle. Si le droit du travail le permettait, les plateformes pourraient jouer ce rôle, former les travailleurs pour les faire monter en compétence et pour les fidéliser », affirme Denis Pennel.
Et il est tout aussi crucial d’avoir une vision claire et précise de ce panel de compétences.

Illustration avec des personnes qui discutent et réfléchissent au développement aux compétences

Vous souhaitez recruter efficacement les talents dont votre entreprise a réellement besoin ?

Que vous ayez besoin de support pour construire votre modèle de management par les compétences ou que vous souhaitiez l’optimiser, nous sommes à vos côtés. Nous pouvons également vous aider à développer les compétences de vos managers à travers des parcours sur mesure mixant coaching individuel et modules de formation orientés actions.

Sources :

– Laetitia Vitaud, « Freelancing et management » : « Changeons le management plutôt que manager le changement », Medium Corporation, https://medium.com/futur-du-travail/freelancing-et-management-changeons-le-management-plutôt-que-manager-le-changement-9d57f41b97a

– Laetitia Vitaud, « Freelancing et management : repenser l’accès aux talents », Medium Corporation, https://medium.com/futur-du-travail/freelancing-et-management-repenser-laccès-aux-talents-95abb4c01c2a

– Christophe Bys, « « Avec la transformation digitale, tous les repères du management sont chamboulés » expliquent Marguerite Descamps et Frédéric Petitbon », L’Usine Nouvelle, https://www.usinenouvelle.com/article/avec-la-transformation-digitale-tous-les-reperes-du-management-sont-chamboules-expliquent-marguerite-descamps-et-frederic-petitbon.N642383

– Blog de Dennis Pennel, « La Nouvelle réalité du travail », https://lanouvellerealitedutravail.wordpress.com

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[1]Auteur, conférencier et Directeur général de la Confédération mondiale de l’emploi
[2]Eyrolles, septembre 2017