+41 22 575 60 20

17

Nov, 2016

Les 5 résolutions vitales pour les managers en 2017 1/5

By: | Tags: , , | Comments: 0

Chaque semaine, je vous propose une analyse, un visuel et des pistes pour passer l’obstacle sur les 5 thématiques suivantes :

Gérer son temps et son énergie ;

Créer des relations à forte valeur ajoutée ;

Grandir et faire grandir grâce au feedback ;

Comprendre et dépasser ses croyances limitantes ;

Accepter et encourager le développement de son équipe.

 —————–

Résolution n°1 : Ne pas démarrer son marathon comme un 110 mètres haies

Il est important de savoir ou l’on met les pieds lorsqu’on prend un poste de manager. En se préparant à prendre le départ comme pour un 110 mètres haies, le risque d’explosion en vol est particulièrement important. En effet, la discipline est tout autre : certes, il s’agira de courir… mais sur une distance radicalement différente puisqu’il est ici question d’un marathon.

Parmi les managers que j’ai accompagnés, beaucoup pensent qu’une augmentation de leur temps de travail va enfin leur permettre de sortir de l’état d’urgence permanent dans lequel ils se sentent enfermés. Ils passent donc de 9h de travail par jour à 10h… puis 11, puis 12…

Si cet accroissement est temporaire, il est probable que le succès sera au rendez-vous. En revanche, installer ce rythme dans le temps se révèlera presque systématiquement destructeur.

capture-decran-2016-11-15-a-14-45-12

  1. Dans la phase 1, un gain de productivité permet d’obtenir le retour sur investissement espéré. Néanmoins, ce dernier va plafonner rapidement ;
  2. La deuxième phase voit le bénéfice de la hausse du temps de travail s’éroder petit à petit sous l’effet conjoint de la fatigue et du stress ;
  3. Enfin, la phase 3 nous entraîne sur la dangereuse pente de l’épuisement.

Bien évidemment, nous ne sommes pas tous égaux face à la charge de travail. Certaines personnes resteront plus longtemps dans la phase 1, alors que d’autres basculeront plus rapidement en phase 3. Par ailleurs, la nature du travail, le niveau de stress engendré, notre motivation… sont autant de facteurs qui impacteront notre capacité à rester plus ou moins longtemps en phase 1.

Pour aller plus loin, regardons ce que la recherche actuelle nous apprend sur ce sujet à travers le travail de John Pencavel de l’Université de Stanford :

  • En dessous de 49 heures de travail hebdomadaires, la productivité s’accroît proportionnellement à l’augmentation du temps de travail.
  • En revanche, dès 50 heures hebdomadaires, la productivité augmente de moins en moins pour toute heure supplémentaire travaillée et atteint un plafond vers 60 heures. Ainsi, en travaillant 70 heures, ce qui est accompli est identique à ce que l’on ferait en 60 heures, mis à part les 10 heures perdues et la fatigue accumulée…

Face à ce constat, il semble intéressant d’équilibrer son temps de travail en cherchant à se ressourcer, en famille, auprès de ses amis, à travers la pratique d’un sport ou d’une activité artistique…

En se posant les bonnes questions, chaque personne peut connaître son positionnement sur ce graphique et mettre en place son « cocktail équilibre », idéalement de façon préventive. Cet équilibrage permet d’être beaucoup plus productif et d’utiliser son énergie en posant des choix éclairés.

Une autre action importante consiste à choisir ses « batailles » afin d’utiliser son énergie à bon escient, donc sur les sujets à propos desquels nous avons un impact réel. Ce discernement est crucial pour éviter de gaspiller nos ressources.

Maintenant, vous disposez de tous les arguments pour expliquer à votre patron pourquoi vous partez à 15h le vendredi après-midi…

 


Sources :

John Pencavel, The Productivity of Working Hours, Stanford University and Iza, April 2014 : ftp.iza.org/dp8129.pdf

Illustration : © negoworks / 123RF Banque d’Images